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Les Pépites du 19e-Demoiselle MM rue de la mare

« Je veux montrer, toujours avec douceur et poésie, la beauté et la force des femmes » : rencontre avec la street-artiste Demoiselle MM

Depuis le printemps 2019, les élégantes silhouettes féminines de Demoiselle MM fleurissent sur les murs de Paris. D’abord timides, cantonnées aux frontières du 20e et du 19e où l’artiste a son atelier, ses demoiselles s’aventurent désormais à travers la capitale pour mieux porter leur message de liberté et d’émancipation.

Histoire d’un style, reconnaissable au premier coup d’oeil

Toutes très différentes, les demoiselles sont pourtant liées par un sacré air de famille, un style inimitable. On prête à l’artiste, formée aux Beaux-Arts de Marseille, d’illustres inspirations – Klimt, Mucha, Frida Kahlo, Picabia… Mais elle s’est aussi beaucoup nourrie des costumes traditionnels et des couleurs chatoyantes croisées aux quatre coins du monde lors d’un grand voyage en camping-car. Elle a peut-être aussi, songe-t-elle, inconsciemment puisé une partie de son art dans ses racines familiales, mi-espagnoles, mi-slaves. D’aussi loin qu’elle se rappelle, elle a toujours aimé peindre. A huit ans, elle s’entraînait à reproduire les tableaux de Gauguin. Enfant plutôt solitaire, elle passait des heures à se laisser envahir par la beauté, la spiritualité même dit-elle, de la nature dans le sud de la France. Des années plus tard, elle s’amuse à deviner des visages de femmes dans les reliefs des falaises corses.

Histoire d’une émancipation 

Les demoiselles sont nées un soir dans son atelier, dans un élan d’inspiration après une rupture amoureuse. Elle a eu envie de sortir du cadre et de s’affranchir de toutes les limites. Autour d’un visage de femme, elle a dessiné une grande bulle, une bulle d’air et de liberté, qu’elle a remplie de tout ce dont elle avait envie. Comme pour mieux affirmer cette renaissance, elle a investi la rue et collé sa première Demoiselle rue de la Mare, dans le 20e.

Puis les demoiselles se sont multipliées, délaissant de plus en plus souvent les toiles de l’atelier, pour les collages aux quatre coins de Paris.

Petit à petit,  elles se sont émancipées. l’artiste leur a prêté des animaux totem – méduse, octopus, phénix… – et a convoqué d’illustres modèles, femmes puissantes, mythiques et inspirantes – Frida Kahlo, Mona Lisa, Hatchepsout…  Aujourd’hui, elles n’ont plus peur de prendre la parole pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes, comme la “Demoiselle balance ton…” qui porte sur un plateau la tête d’un porc, comme jadis Salomé le fit avec celle de Saint-Jean-Baptiste. Demoiselle MM s’inspire aussi des grandes femmes oubliées, les pionnières d’hier et d’aujourd’hui. Il y en aura d’ailleurs bientôt une dans une rue du 19e… 

Pour porter plus fièrement ses messages, Demoiselle MM aborde désormais ses collages comme un ensemble cohérent : pour chaque Demoiselle, une idée, une rue de Paris (Hatchepsout rue du Caire), une musique évocatrice… le tout filmé et posté sur les réseaux sociaux avec un parfait sens du timing et du hashtag.

Une histoire universelle ? 

Des silhouettes espiègles des débuts aux silhouettes plus engagées aujourd’hui, les Demoiselles racontent donc, aussi, l’histoire d’un affranchissement, d’une émancipation, d’un chemin un peu long et sinueux, où chaque étape était finalement nécessaire. En fil rouge, résume Demoiselle MM, la volonté de “montrer la beauté et la force des femmes, toujours avec douceur et poésie”. 

Puissent ces sœurs de papier continuer longtemps à s’épanouir et à nous encourager ! 

Pour aller plus loin

Suivez Demoiselle MM sur Instagram et sur Facebook.
Demoiselle MM exposera en septembre à la galerie Les Temps donnés, dans le 20e à Paris.

Commentaires (2)

  • Saint-Ferdinand

    Nous avons adoré mon mari et moi l’exposition de vos œuvres dans la galerie Les Temps Donnés et souhaiterions savoir où il nous est possible d’en voir d’autres
    Nous vous remercions par avance pour votre réponse
    Bien à vous

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