Je ne vais pas vous mentir, si je ne m’étais pas mis en-tête de devenir LA reporter du 19ème (rien que ça), je ne suis pas sûre que je serais allée voir l’exposition « Pierre et Gilles » à la Philharmonie. Pour ce que j’en connaissais, j’avais (j’ai un peu honte de le dire maintenant) l’idée d’œuvres un peu « faciles », décoratives, toutes un peu pareilles… Bref, c’est donc sans grande attente que j’y suis allée, en famille, un dimanche de janvier.
Et bien finalement, excellente surprise, j’ai découvert un univers plus complexe et dense que j’imaginais, et vraiment savouré cette immersion dans un monde musical et coloré.
J’avais lu que l’expo était conçue « comme un Juke box », sans comprendre que ça voulait dire qu’à chaque œuvre accrochée était associée un morceau de musique, que l’on écoute avec l’audioguide prêté à tous à l’entrée. Du coup, la visite de l’exposition est une balade sonore, où chacun picore, pioche ce qu’il a envie d’écouter pour accompagner son exploration.
5 choses à savoir sur l’exposition
Une fois n’est pas coutume, je n’ai hélas pas pu savourer la visite autant que je l’aurais voulu, devant garder un œil sur mes 2 Parisiens en herbe de 4 et 7 ans. Voici tout de même 5 choses que j’ai apprises lors de la visite :
1. Pierre est photographe, Gilles peintre
Ils reçoivent leurs modèles dans leur atelier, imaginent un décor sophistiqué, puis la photo est imprimée et peinte par Gilles, avec force détails. Les oeuvres de Pierre et Gilles sont donc un mélange unique de photo, de mise en scène et de peinture. Contrairement à ce que je pensais bêtement, pas de Photoshop du tout donc dans cette histoire.
2. Pierre et Gilles conçoivent aussi les cadres de leurs œuvres
Je n’avais jamais fait attention, mais ils sont souvent très beaux et soignés, et bien sûr en harmonie avec le portrait. Le cadre du portrait de Stromae, qui témoigne de son admiration pour Cesaria Evora, est composé de milliers de paillettes brillantes, incrustées de petits émoticônes souriants.
3. Pierre et Gilles ont tous les deux grandi dans la tradition catholique
Ils ont gardé de leur enfance une fascination pour l’iconographie religieuse et la représentation des saints. Ils ont également été très marqués par leur voyage en Inde et les représentations religieuses si colorées qu’on peut y voir. C’est donc nourris de toutes ces influences, et avec la volonté de s’inscrire dans la continuité de l’histoire de l’art religieux que Pierre et Gilles représentent les artistes en icônes des temps modernes, nouvelles sources de notre idolâtrie.
4. Le duo entretient un lien particulier avec Étienne Daho
La pochette de l’album La Notte La Notte, sur lequel on entend ses premiers grands tubes comme Week-end à Rome et le Grand Sommeil, contribue autant à lancer leur carrière en 1983 qu’à « façonner l’image publique Daho », icône de la musique pop. Ils ont depuis réalisé plusieurs autres portraits de lui, et notamment le fameux « Doigt de Dieu », pour l’album Blitz (2017)
5. Si leurs premières œuvres sont le fruit de rencontres et d’amitiés
Notamment nées de leurs années de fête à la grande époque du Palace, Pierre et Gilles sont aujourd’hui contactés via Instagram par des artistes de la nouvelle scène musicale, qui les sollicitent pour travailler avec eux. C’est le cas par exemple de Clara Luciani, Pierre Lapointe, Juliette Armanet…
Bref, si vous ne l’avez pas encore fait, courez voir – et écouter ! – cette belle expo… ou consolez-vous avec les ressources en ligne sur le site de la Philharmonie.
Infos pratiques
Evènement
Pierre et Gilles, la Fabrique des idoles
Date
Du 20 novembre 2019 au 23 février 2020
Lieu
Musée de la musique – Cité de la musique